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Jean Fautrier, la figuration libérée – Œuvres graphiques

La Malmaison. Du 28 novembre 2014 au 26 avril 2014

01. arbres

Les arbres, 1943
Eau forte et aquatinte, épreuve unique et seule connue à ce jour – Technique mixte (harmonie bleu/vert)
370 x 450 – 500     x 580 mm – 1 © Adagp Paris 2014 © Claude Germain – Collection Castor Seibel

Castor Seibel a constitué une importante collection d’œuvres graphiques de Fautrier au cours de plusieurs décennies : planches uniques, essais, œuvres provenant de l’atelier de l’artiste, etc. Cette collection ainsi que des gravures provenant de la successiion d’André Malraux, grand admirateur de Fautrier, est présentée à la Malmaison à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition.

Né à Paris, Jean Fautrier (1898-1964) fait ses études à Londres à la Royal Academy dès l’âge de quatorze ans. Il découvre et se passionne pour l’œuvre de Turner qui restera son référent principal.

Après la guerre, en 1917, il s’installe à Paris où il expose pour la première fois en 1921. Ses portraits, natures mortes, paysages, animaux écorchés, nus, aux couleurs sombres ont une force et une présence impressionnantes.

Il se partage entre sculpture et peinture. Explorant toutes les possibilités de la matière, il en crée de nouvelles, particulièrement complexes, faites de fonds sombres couverts de griffures, de stries, de taches et gestes énergiques impulsant des formes simplifiées à la limite de l’abstrait et du figuratif : corps nus de femmes ou d’hommes, têtes, mains, visages esquissés.

Pendant la guerre de 1940 (il aura subi les deux), réfugié dans une clinique d’aliénés de la banlieue de Paris, il sera traumatisé par les tortures des prisonniers et les exécutions sommaires qui se déroulent autour de lui.

Une série de gravures et des sculptures « Otages », particulièrement émouvante, leur rendra hommage.

1. otagesLes Otages, 1942
État unique, Eau forte et aquatinte en noir, Suite planche 5 – Tirage sur papier Japon Tonkin, 299 x 257 – 375 x 492 mm, Maison 254. 1 © Adagp Paris 2014 © Claude Germain – Collection Castor Seibel

Il reprendra ce motif en 1956 en réaction à l’invasion de Budapest par l’URSS, puis, gravera par la suite des Têtes de partisans.

Ami des grands écrivains de son temps, il illustre de nombreux ouvrages de Paulhan, Ponge, Eluard (les célèbres variations sur la liberté : « Liberté, j’écris ton nom »), L’Alleluiah de Georges Bataille,etc.

 2.fusilles

Les Fusillés, 1943
Héliogravure, eau forte et aquatinte, État unique (1 plaque sans biseaux), 286 x 232 – 490 x 370 mmMason 237,1 © Adagp Paris 2014 © Claude Germain – Collection Castor Seibel

 En 1950, il invente à l’aide de sa compagne, Jeanine Aeply, un procédé mêlant reproduction chalcographique et peinture, qui permet de tirer ses œuvres à plusieurs exemplaires, pour obtenir ce qu’ils appelleront des « originaux multiples ».

De nouvelles séries naîtront par la suite : une consacrée à des objets familiers comme les bols, les boîtes, les flacons, les fruits (tranches d’orange), etc.

3. flacon
Le Flacon, 1948
État unique (3 plaques) en violet, rose et bleu
Eau forte aquatinte et gaufrage sur Vélin d’Auvergne, Épreuve signée et numérotée 9/30 bas droit
Trait de plaque 385 x 325 MM – 575 x 490 mm, Maison 214 © Adagp Paris 2014 © Claude Germain, Collection Castor Seibel

 Avec Jean Dubuffet, il représente le courant de l’art dit informel, lié à l’expressionnisme abstrait très représenté aux USA, mais en fait, son œuvre est plutôt inclassable, à la fois proche de l’art brut, du matiérisme et d’implication politique.

4. massacres

Les Massacrés, 1944
Eau forte et aquatinte, épreuve unique (1 plaque), Épreuve sur Vélin d’Auvergne
Tirage b, en noir, signé bas droit, Édition Couturier, 293 x 233 mm – 550 x 330
Mason 249 © Adagp Paris 2014 © Claude Germain – Collection Castor Seibel

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