Home

L’Ahu Tongariki est le plus célèbre des ahus, le plus long (200 m) supportant quinze moaïs si parfaitement alignés que de profil on n’en voit qu’un seul. Cet plateforme les soutenant est aussi la plus haute (plus de deux mètres). Ce sont les moaïs parmi les plus colossaux de l’île. Celui du centre, le plus grand, pèserait 80 tonnes (incroyable qu’il soit arrivé intact jusque là !). Lui a sur la tête son pukao, dont je ne suis plus sûr que c’est un chapeau, Delphine pense que ce sont des genres de chignons portés hauts sur la tête à la manière polynésienne… 


Ce site sublime, suite à un tsunami (des vagues de 11 mètres de haut) a été complètement détruit, une société japonaise privée a permis sa réhabilitation. En remerciement, les autorités de l’île qui n’avaient pas les moyens de le restaurer, ont prêté un beau moaï que les Japonais ont baladé dans tout le Japon. Il est revenu chez lui (souriant ?) et trône à l’entrée du site. Son surnom : « Le Voyageur » !  On voit d’ailleurs beaucoup de touristes japonais ravis se promenant dans l’île.


Autre site majeur, celui du volcan Rano Kau qui se trouve sur la pointe ouest de l’ile, « là ou le soleil disparaît dans l’au-delà ».


Un éblouissement nous saisir à la vue du cratère parfaitement rond, tapissé de vert avec des taches marron sombre ou noir. D’un diamètre de 1600 mètres, peu profond, on aimerait descendre au bord du petit lac qui tapisse le fond, mais c’est interdit. On fait des photos et je fais plusieurs travellings et de longs zooms avec ma caméra. On est comme hypnotisé devant tant de beauté sereine qui, il y a plus de 2,5 millions d’années, devait être un enfer volcanique. On a envie de s’y attarder pour se pénétrer de cette… beauté (il nous manque des mots pour exprimer ce qu’on voit et qu’on reçoit comme sensations).


Bordant le sentier de retour, Orongo, un village de quelque 50 maisons en pierres de basalte qui étaient occupées seulement pendant la période la plus importante de l’année, celle de la cérémonie durant laquelle était élu le roi de l’île à la suite d’une compétition hyper difficile entre plusieurs prétendants ou représentants des prétendants. En effet, le chef de chaque groupe ou tribu devait désigner son champion pour se mesurer aux autres.


Il fallait plonger de la falaise, nager jusqu’à l’îlot sacré de Moti Nui (qui se trouve à la pointe sud de l’île), grimper à son sommet, trouver un œuf pondu par un sterne et le ramener en escaladant les rochers en faisant bien attention de ne pas casser l’œuf. Le premier qui arrivait avec son œuf intact noué par un bandeau sur son front faisait nommer son chef roi de l’île pour toute une année. La compétition pouvait durer quelques semaines.


Le culte de l’homme-oiseau qui a remplacé celui des Moaïs se déroulait essentiellement là. Les 1700 pétroglyphes en contrebas du village fourmillent de représentations de l’homme-oiseau à gros bec. Malheureusement, pour l’instant, il est interdit d’y accéder.

Jeudi soir, Delphine nous avait conseillé le dîner-spectacle organisé par un groupe Rapa Nui qui racontent en chansons et en danses l’histoire des moaïs. Très bien conçu, avec des changements de costumes en plumes faits mains. La directrice du ballet danse et chante des chansons langoureuses et d’autres hyper rythmées. Après le show, ils invitent les spectateurs à danser avec eux. Je n’ai pas osé y aller, ne maîtrisant pas le déhanché nécessaire, mais on s’est bien amusé. Quelle excellente soirée ! 


Nous continuons à découvrir l’île. Une petite ballade à pied longeant l’océan allant du village au port piko nous a fait découvrir un bel et haut ahu sur lequel trône un moaï. C’est dans ce petit port qu’arrivaient les bateaux et leurs marchandises jusqu’à la construction de la super piste d’aéroport réalisée en 1966 par les Américains qui voulaient faire une base secrète au beau milieu du Pacifique. Cette piste pouvait et peut toujours accueillir les gros bombardiers et même la navette spatiale. Cette piste est très précieuse pour les pascuans et les visiteurs du monde entier arrivant sur les gros Airbus ou Boeings puisqu’elle est devenue un grand petit aéroport. 


Cette petite île perdue au milieu du Pacifique est un incroyable microcosme du monde : elle recèle à la fois une civilisation très ancienne encore inconnue et en même temps elle peut recevoir la navette spatiale.

Samedi soir, dans le bar branché de Hanga Roa (plein tous les soirs) nous avons assisté à un superbe show de musiciens et de danseuses-danseurs Rapa Nui. Des chansons traditionnelles reprises par d’excellents musiciens : guitare, guitare basse, batterie et une drôle de petite guitare-mandoline. Tous les musiciens et les danseurs chantent. A  la fin de chaque morceau, ils s’écrient : 
« Experiencia Rapa Noui » !!


Chroniques précédentes

Première chronique

Deuxième chronique de Rapa Nui

Troisième chronique de Rapa Nui

4e chronique de Rapa Nui

5e chronique de Rapa Nui

Laisser un commentaire