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Christo aime l’espace. C’est ce qui l’anime, l’entraîne dans les projets démesurés qu’il mène depuis plus de cinquante ans : Running Fence en 1976, le rideau safran de quatorze mille mètres carrés dans le Colorado, les Onze îles encerclées d’une ceinture rose fuchsia (60 hectares de tissus) dans la baie de Biscayne à Miami, l’empaquetage du Pont Neuf (40 mille mètres carrés et 13 mille mètres de cordes), les 1340 parasols bleus plantés à Ibaraki, au Japon et les 1760 jaunes en Californie, l’emballage du Reichstag edans un tissu argenté, The Gates, parcours de 37 kilomètres à travers Central Park à New York en 2005, tendus d’un rideau de tissu vinyle de couleur orange-safran, etc.

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Christo affirme sa liberté totale de création : tous ses travaux gigantesques ont été uniquement par ses dessins. Pour les trente sept projets réalisés, il n’a jamais demandé de permission. De plus, il tient absolument à leur caractère éphémère.

Toutes les œuvres in situ réalisés avec sa femme (décédée en 2009) n’ont été montrées que quelques semaines tout au plus. En revanche, nombre de photos, de films, de livres montrent l’énorme succès de fréquentation et l’intérêt porté par le grand public à ses œuvres.

Si les installations utilisant des tissus ont fait le succès des Christo, leurs premiers travaux ont été réalisés à l’aide de bidons (à Paris en 1961, ils ont bouché une petite rue avec 240 bidons).

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La mastaba de bidons présentée cet été à la Fondation Maeght est un projet de 1962 enfin réalisé, mais disproportionné : problème d’espace entre l’œuvre et la superbe cour Giacometti (trop grande, elle la bouche), de couleurs (bleu et rouge violents), de sens (les bidons de pétrole ne font plus rêver, au contraire), de déjà vu (de nombreux projets utilisant des bidons ont été déjà montrés).

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Il reste que l’ensemble de l’exposition est très riche : superbes dessins de ses projets, belles et émouvantes photos du couple sur fond de déserts, sculptures-assemblages de bidons (empaquetés ou non), telles des statues étonnantes de présence.

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Christo nous explique que si tout est dessiné avant, chaque projet a son histoire singulière, ses difficultés particulières et nécessite pour chaque étape des solutions ingénieuses.

Occuper l’espace urbain ou rural, même pour quelques semaines, n’est pas aisé. Il fait appel à des compétences dans de nombreux domaines, à une réflexion collective, une dynamique liée à une esthétique relationnelle, et à des centaines de participants pour le montage de chaque œuvre.

La réalisation se fait dans un temps long, sur plusieurs années, voire des décennies. Chacune de ses œuvres est un voyage dans le temps et l’espace.

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