Les sculptures envahissent le macadam…
Du cœur du Polygone Riviéra, le Guetteur de Sacha Sosno observe tranquillement le monde qui s’agite autour de lui : les boutiques, les passants, l’animation des restaurants et bars, et plus particulièrement les œuvres d’Art qui ont trouvé refuge à ses pieds.
Bâti en 2016, résultat d’une prouesse technique : une fusion de 248 mètres carrés d’aluminium, le « Guetteur » est la deuxième sculpture habitée de Sacha Sosno en verre et aluminium de 22 mètres de haut. Conçu par le sculpteur peu d’années avant son décès, il a été fabriqué à Turin par la Fonderia Artistica De Carli dirigée par Manlio Bonetto.
Autour du Guetteur ont pris place au fil des années d’autres sculptures d’artistes célèbres comme le superbe Hommage à Eiffel de César constitué de plaques récupérées de la Tour, un Auvent coloré de Buren, un Collier doré de Othoniel, un Mikado Tree de PM Tayou, une statue en fonte de Gormley, un Ben, un Reinoso, etc.
Il était temps que le Polygone consacre à son artiste phare une exposition d’une quinzaine de ses œuvres importantes : Vénus rouge dite « Sortie des eaux », « Tête Carrée à ciel ouvert », « Colonne aux quatre vents », « Venus de Milo » jaune, de profil, « Drapé dans le vide », « Cheval de Gansou », ses « Hommes qui marchent » ses « Bancs » de concertations ainsi que sa superbe installation « Huit Manières de filer la soie » émergeant d’un bassin avec les jets d’eaux à l’arrière-plan. La plupart de ces œuvres vivement colorées font contraste avec le vert d’une végétation bien présente. Sacha aurait été heureux de voir ses sculptures accompagner son placide mais néanmoins attentif Guetteur.
Pour la première et la dernière fois, le guetteur a été maquillé.
Les sculptures de Hervé Nys, qui a été son assistant pendant dix ans, sont également présentées dans les allées du Polygone.
Issues de l’automobile, cylindres, bielles, amortisseurs, calandres, soupapes, sont par ses mains élevés au rang d’objets d’Art. Déplacés, réinterprétés, réassemblées, elles prennent la forme d’araignées, de vagues, d’escargots, de fusées, ou, pourquoi pas, de sucettes aux couleurs pastels.
La déambulation dans le Polygone Riviéra est rendue encore plus agréable grâce à la découverte au fil des rues et des placettes de ces œuvres originales et inattendues (14 sculptures de Sosno et 9 d’Hervé Nys).
Cette exposition est mise en scène par Mascha Sosno qui ne cesse d’œuvrer pour perpétuer le nom et l’œuvre de Sacha.
Jusqu’au 15 novembre au Polygone Riviéra.
copyright photos : Jean-Claude Fraicher
Alain Amiel 