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Veni etiam
L’orthographe et la prononciation en dialecte vénitien de Venise : « Venissia : Veni etiam », prend le sens de  « reviens encore », ce que cette cité extra ordinaire ne cesse de nous dire. Née du désir et du besoin de protection, Venise est l’homme projeté dans le monde. Si d’autres espèces pensantes existent, elles ont sûrement leur Venise.
Indépassable, humaine, tellement humaine, si entièrement humaine, elle nous dit l’homme d’hier, celui d’aujourd’hui et de demain. Elle représente l’humanité, elle en est sa quintessence. 
Après Athènes qui a façonné l’antique, Venise a fait naître l’homme nouveau, renaissant, allégé du poids des divinités aliénantes, un homme assumé traversant le miroir religieux.
Venise aime les hommes qui l’ont faite et qu’en retour elle a façonnés. Née du désir de l’homme, elle est l’homme projeté dans le monde.


Venise est un refuge
Rien ne destinait ces petits îlots cernés de vase et de roseaux au fond d’un golfe à devenir la plus belle cité créée par l’homme. Dans ce territoire insalubre, quelques communautés de pêcheurs y survivaient difficilement depuis l’époque romaine. Vers 600, des Lombards fuyant les Huns d’Attila se réfugient sur ces terres difficiles d’accès. L’insécurité régnant pendant des décennies, ces réfugiés, contraints de s’installer, s’attachent à fixer les terrains et les rives.
Sur ces sols, des maisons de bois et plus tard, de briques légères se bâtissent autour d’églises. Pour survivre, une petite agriculture de vignes, d’arboriculture et un commerce du sel se développent ainsi qu’un artisanat du verre. Progressivement ces communautés se regroupent en ligues de défense autour d’un centre constitué sur le rivo alto. 
La vocation maritime de ces îlots tournés vers la mer s’affirmant, le commerce se développe. Sa situation au carrefour de la Méditerrannée et le génie de ses habitants vont permettre à Venise de s’imposer en quelques siècles comme la plus importante flotte commerciale de la Méditerranée.

Venise est une canopée
Venise est juchée sur une forêt. Grâce à la méthode ancestrale des épieux de bois résistants à l’eau (mélèze ou chêne), et selon la méthode simple du marteau pour les enfoncer, les premiers habitants de cette lagune ont cloutés les terrains marécageux dans la vase jusqu’à la carento, la couche la plus dense du limon alluvial argileux dont l’élasticité les empêche de se fissurer. Sur cette immense forêt sous-marine, sur cette « canopée », ils ont posé un plancher de bois recouvert de granits très compacts, créant ainsi le sol de Venise.

Venise vient d’ailleurs 
Presque rien ne vient du lieu géographique appelé Venise : les troncs qui assurent ses fondations et le plancher de bois proviennent des forêts des Balkans et des Alpes, les granits d’Istrie et les marbres dont la consistance ferme et dense permet un beau poli et une grande luminosité arrivent par bateau des carrières de Carrare et de quelques îles grecques. 

Venise est une scène de théâtre
Ce plancher de bois, perché sur sa forêt sous-marine de madriers appelé le zatterone (qui a donné son nom au Zaterre), apparaît comme une immense scène longeant le canal de la Giudecca. Son décor de silhouettes d’églises aux clochers pointus ou en bulbes, de palais et de ponts (des images à découper aux ciseaux), et les hommes qui s’y promènent semblent jouer leur partition dans la plus grande pièce de théâtre du monde.

Venise aime l’art 
Depuis plus de mille ans, elle a attiré les plus grands artistes. Les commerçants enrichis grâce à leur flotte ont voulu l’embellir plus qu’aucune autre ville au monde.
La religion chrétienne, exaltée, exubérante, m’as-tu vue, affirme un orgueil presque déplacé, mais son charme d’enfant capricieux ou de vieillard frivole nous séduit. Elle continue de fasciner une multitude de peintres, écrivains, poètes qui la couvrent de livres, de tableaux, de films, comme aucune autre ville au monde.

Venise aime toujours l’Art
La plus vieille foire d’art de l’histoire, n’a cessé de montrer et de fêter l’art contemporain de tous les pays. Miroir de la société, elle donne le ton de l’époque tout en montrant des avant-gardes prometteuses. En la parcourant, on peut comprendre l’état du monde, ses disparités et ses préoccupations. Nous sommes Alice au pays des merveilles, nous allons d’étonnements en surprises, d’excitation en ennui, de plaisir en rejet, d’amour en détestation. Ses tendances sont multiples et contradictoires, lisibles et illisibles. Il n’y a bien sûr aucune unité, tout est complexe et divers comme l’être humain.
Le plaisir d’être à Venise, doublé par celui de se promener de pavillon en pavillon à la découverte de propositions innovantes, excitantes, est pour l’amateur d’art et de belles choses, assez exceptionnel. La Biennale raconte le monde dans ses erreurs et dans ses horreurs, dans ses beautés et dans ses excès. Éros et Thanatos à jamais. Expliquer pourquoi la bêtise, pourquoi la guerre, pourquoi la haine des autres, les pulsions meurtrières, l’ego délirant des puissants, l’asservissement des masses, l’aliénation… jusqu’à quand ? L’Art y peut-il quelque chose ? Nous apporter des réponses ? Changer le monde ?
À chaque session, la Biennale s’agrandit. Ayant débordé des Giardini, elle a occupé progressivement tout l’Arsenale (ou presque), pour se disperser dans tous les quartiers, nous donnant l’occasion de visiter des palais, monuments ou lieux auxquels on n’a pas accès habituellement. 

Venise aime les livres
Face au Palais des Doges, la Bibliothèque Nationale Marciana, conçue par l’architecte et sculpteur Jacopo Sansovino (1486-1570), est de toute beauté. Décorée de peintures du Titien et du Tintoret célébrant la philosophie et la sagesse, la bibliothèque conserve des cartes historiques et des globes, notamment celui de Fra Mauro, un célèbre cosmographe  (1385-1460) à qui on doit une des premières représentations du monde connu. 
Le livre tenu par le lion est le symbole même de Venise.


Venise aime sa Piazza 
La Piazza, comme l’appellent les vénitiens, cela suffit pour désigner cette plus belle place au monde. Ils l’ont d’ailleurs laissée aux touristes. Elle existe depuis mille ans et mesure 180 mètres de long et 70 mètres de large. Un beau rectangle bordé par les Procuraties, deux bâtiments en pierre blanche de 150 mètres de long qui se font face, reposant sur de magnifiques arcades et fermé par le Palais Royal, actuellement Musée Coreer et en face, la fantasmagorique Basilique byzantine San Marco.


Venise aime sa Basilique 
Sa façade donnant sur la Piazza est composée de colonnes, de sculptures, de mosaïques fabuleuses et surmontée de coupoles de 45 mètres de haut, une centrale couvrant la croisée des quatre branches de la croix grecque dont chacune a sa propre coupole. 
Sur le balcon, les Chevaux de Saint Marc, le superbe quadrige antique de bronze doré piqué à Constantinople en 1204.
L’intérieur est époustouflant : le sol recouvert de mosaïques somptueuses, le bas des murs en marbres venus de partout, le haut des murs et les plafonds tapissés de mosaïques d’or. Les centaines de colonnes prises à Constantinople ne soutiennent rien, elles sont là pour décorer et montrer la richesse de Venise. 
La basilique a été conçue par les meilleurs architectes de Constantinople. Comme il lui fallait des reliques célèbres, la légende raconte qu’elle aurait reçu les reliques de Saint Marc ramenées en cachette d’Alexandrie par des marchands vénitiens (le coffre contenant les os de Saint Marc aurait été recouverte de viande de porc pour échapper aux fouilles des musulmans. La basilique a été le centre historique de la vie religieuse et politique. Elle a tout au long de ses mille ans d’histoire attiré les plus grands artistes qui l’ont immortalisée dans une multitude de styles.


Venise aime son Palais des Doges
Il est le prolongement de la basilique où l’inverse car il est un peu moins ancien. Résidence officielle des doges depuis 1366, sa construction est un mariage parfait de l’art gothique et de celui de la Renaissance. Les majestueuses façades reposent sur deux niveaux d’arcades gothiques en forme de clés, un miracle d’équilibre et de splendeur. La loggia en marbre jaune du premier étage est composée de colonnes de marbre reliées par des ogives. Chaque colonnade est finement sculptée de motifs de textes d’animaux, de feuillages, de figurines, etc. 
L’intérieur du palais est bien sûr somptueux, les plus grands artistes y ont travaillé : Tintoret, Palma le jeune, Bassano, etc.. La cour, la salle du Grand Conseil, siège de l’administration, l’escalier des Géants, les appartements du doge sont indescriptiblement complexes et raffinés. Le palais contenait également les prison (d’où s’échappa Casanova). Elles sont comprises dans la visite.


Venise aime sa Piazzetta 
La façade du palais des doges sur la mer et le bâtiment qui lui fait face : le Bibliothèque Marciana, encadrent une place rectangulaire plus petite que la Piazza, la Piazzeta qui s’ouvre sur le bassin de Saint Marc. Deux immenses colonnes la bordent, elles sont surmontées l’une par Saint Marc terrassant le dragon, l’autre par le lion ailé, symbole de Venise. 

Venise aime sa lagune
Devant les colonnes, les gondoles ondulantes attachées au quai, est une des images fortes de la ville. Au delà, c’est l’immense lagune reliée à l’Adriatique par trois embouchures : Lido-San Nicolo, Malamocco et Chioggia. Elle est parsemée de petites îles reliées entre elles par un ballet incessant de vaporetti et toutes sortes d’autres navires. La lagune change sans cesse de couleurs, palette de tons dorés aux beus les plus vifs.

Venise est poisson accompagné de son alevin


Venise aime les ponts 
437 ponts relient les quelques 120 îles ou îlots qui constituent la ville. Pont des Soupirs, de la Miséricorde, du Paradis, de la Malvasia, de la Courtoisie, du Diable, du Purgatoire, de l’Enfer, du Nouveau Monde, ponts aux noms de saints, de quartiers, d’hôpitaux (incurabili)… Tous différents, plus ou moins richement dotés de moulages ou de sculptures. En fer, en bois, en marbre, ils franchissent les rios, ces canaux qui enserrent la ville, veines et artères d’un corps de pierres, de briques. Des plus somptueux comme le pont du Rialto au plus simple sans balustrade, ils ont chacun leur charme et induisent des passages d’une atmosphère à une autre.

Venise aime les puits
Plus de 850 puits peuplent les quartiers de la ville (appelés sestieres). Chaque campo a le sien, selon sa taille il en a quelquefois plusieurs, chaque palais également. Pour vivre dans une cité sans source d’eau douce, il a fallu le génie vénitien pour créer un système écologique ingénieux de récupération des eaux de pluies grâce à une légère déclivité du sol qui les dérivaient vers des citernes dotés de tamis de sable fin pour les décanter. Il n’y a pas deux puits pareils. Certaines margelles sont d’une étonnante  richesse décorative, de véritables œuvres finement sculptées dans le marbre ou la pierre. Elles portent des armoiries, des scènes, racontent des histoires. Du XIIe siècle presque à nos jours où ils ne servent plus (l’eau arrive par canalisation de Mestre), les puits sont une mémoire vivante de la ville.

Venise aime l’ogive
Reposant sur un sol fragile, les palais de marbre ont dû alléger leurs façades en adoptant la croisée d’ogive grâce à laquelle la poussée n’est plus répartie tout au long du mur mais concentrée en un point du sommet du pilier. Le mur ne servant plus d’appui, il peut être vidé. Cette forme des fenêtres en « gothique fleuri » que l’on retrouve un peu partout est devenue un des signes incontournables du style vénitien. Il suffit de dessiner cette forme pour qu’on pense à Venise.


Venise aime les palais
Le long du Canal Grande, aux fondachi, ces maisons de commerçants (avec entrepôts au rez de chaussée et piano nobile pour l’habitation du maître), ont succédé des palais rivalisant de beauté. Les marchands enrichis par le commerce ont voulu montrer leur puissance en plaquant d’or fin leurs façades, en les couvrant de colonnades, de grandioses fenêtres dévoilant des rideaux écarlates, des lustres étincelants et des plafonds dorés. Venito-byzantins, gothiques, renaissants, baroques ou néo-classiques, tous ces palais aux pieds dans l’eau ont traversé les siècles pour nous dire la grandeur de l’homme quand il s’entoure d’art et de culture. 

Venise aime son Canal Grande
La plus belle avenue du monde n’est visitable qu’en bateau. Vus du vaporetto, les palais qui la bordent se côtoient. Couverts de marbres blancs, d’or, de pierreries et de sculptures, ils déroulent  amoureusement leurs façades tout au long du Canal et défilent lentement devant nos yeux. Gothiques, byzantins, renaissants ou classiques, voire néoclassiques, chacun raconte son histoire. Fortuny, un peintre qui a fait fortune dans les tissus, la Ca’ d’Oro, un des plus beaux, au style gothique flamboyant, le palais Labia de style baroque vénitien à caryatides, lieu de fêtes somptueuses, Ca’ Pesaro de Balthazar Longhena, l’architecte de la Salute, le Palazzo Vendramin où Wagner a rendu son âme, le Palazzo Gritti, devenu un des plus grands hôtels de Venise avec le Danieli, le Palazzo Grassi, un des hauts lieux de l’art contemporain, etc., il y en a tellement qu’on ne peut tous les décrire. D’autres se sont installés dans les quartiers, dominant les campi, leur donnant parfois leurs noms, le disputant aux saints. Toutes leurs richesses, tous les styles venus d’ailleurs se sont concentrés dans leurs salons aux grandes fenêtres à arcades trilobées, partageant leur somptueuse intimité avec le promeneur qui lève le nez. Construire des palais sur l’eau, quelle idée ! Il n’y a qu’à Venise que la folie des hommes a pu s’allier à l’esthétique extravagante de ces palazzi.

Venise vénère son Arsenale 
Un mot venu de l’arabe dar es-senah : « maison des arts mécaniques ». Né au XIIe siècle, il couvre un dixième de la superficie de la cité. Ses murs crénelés de brique rouge n’ont jamais eu de vocation défensive, la lagune et les marais suffisant à éloigner les ennemis. Ils servaient plutôt à protéger les secrets industriels de la première chaîne de montage au monde, décrite déjà par un visiteur du XVe siècle : « la galère était remorquée par un bateau qui avançait alors que « des fenêtres qui bordent ce canal, on tend de l’une des cordages, de l’autre les voiles, d’une autre les armes, d’une autre encore les balistes et les mortiers, et ainsi de tous les côtés et quand la galère eut atteint le bout du bassin, elle était complètement équipée ». 
Les arsenalotti ont aussi inventé le « préfabriqué ». Des galères en pièces détachées stockées dans les entrepôts, avec leurs armes et leurs voiles numérotées, prêtes à être montées. C’est grâce à une armada vite construite qu’à la bataille de Lépante, la coalition chrétienne a infligé à l’Empire ottoman sa plus grande défaite sur la mer. Venise a aussi inventé une sorte de sécurité sociale avec assistance médicale. 
Les meilleurs ingénieurs, artisans, architectes du monde y travaillaient. C’était la Silicon vallée de l’époque. Grâce à sa marine, Venise a pu commercer dans le monde, ses bateaux sillonnaient toutes les mers et ont ramené chez eux les plus beaux bijoux, les meilleures épices, les produits les plus rares qui ont fait et continuent de faire de Venise, de la Sérénissime, la plus belle cité de l’univers.


Venise est une gondole
Cette drôle de barque dissymétrique à fond plat avec une charpente en chêne, un fer de proue et un fer de poupe ne ressemble à aucune autre. Chaque gondole est constituée de 280 pièces de bois différents (chêne, noyer, tilleul, sapin, acajou, cerisier, etc) de toutes origines et la forcola, cette pièce bizarrement ouvragée sur laquelle repose la rame unique est en bois indonésien. La gondole est une métaphore de Venise. Elle condense sa complexité, son raffinement, sa fragilité, son tangage, son aventure maritime, sa liaison entre ses rives et le monde terrestre, le petit nombre de passagers qu’elle supporte. Elle indique son indolence, sa lenteur esthétique, son laisser-aller mesuré, sa beauté sombre. Sa proue en fer, à l’origine utilisé pour contrebalancer le poids du gondolier, possède une symbolique précise : six barres horizontales parallèles symbolisent les six sestieri (« quartiers ») de Venise surmontés du chapeau des doges et sa courbure évoque celle du Canal Grande. De plus de dix mille gondoliers au seizième siècle à quelques centaines aujourd’hui, elles servent essentiellement au loisir des touristes à part quelques unes qui sont toujours utiles aux vénitiens pour passer d’une rive à l’autre.


Venise aime l’or
Au crépuscule, les eaux de la lagune se recouvrent d’une mince pellicule d’or. A l’heure bleue succède l’heure dorée. Comme si cela ne suffisait pas, les marchands et les Princes ont plaqué d’or fin les églises, les palais, les coupoles. Il existe même une maison d’or, la Ca’d’Oro. Le commerce maritime a rapporté à Venise tout l’or du monde, des mondes. Pour rivaliser avec le soleil, pour le défier peut-être, car Venise est Prométhéee. Comme Vincent, elle n’a pas peur de s’y abandonner, d’en jouir comme une cigale, elle voue un culte. 


Venise n’a pas de rues
Mais des rios, des fondamenta, des campi, des campielli, des piazettas, des corte, des riga, des sotoportego, des ramos, etc., toutes appellations pour se fourvoyer dans le labyrinthe de ses circulations. On se perd toujours à Venise, débouchant sur des cours fermées, des canaux, des murs. On rebrousse chemin plusieurs fois par jour dès qu’on quitte les itinéraires balisés. Des passages étroits débouchant sur des grandes places ou l’inverse, des minuscules portiques ouvrant sur de larges voies, les circulations à Venise sont uniques, improbables. Dédales semblables à des neurones étoilés, escargot, yin et yang, signes de l’infini inscrit dans la géographie de cette ville sans angles droits, Venise est sans limites. 


Venise aime les photographes 
Qui le lui rendent bien en faisant d’elle la ville la plus photographiée au monde. De la plaque d’étain au numérique en passant par le daguerréotype, le film souple, l’argentique, etc., Venise a toujours fait la joie des photographes de renom ou du dimanche. Belle, mystérieuse, toujours changeante, ses points de vue fantasmagoriques frappent l’œil le plus blasé et ordonnent au doigt de fixer ce que l’imaginaire a perçu. Car le réel est au delà de toute perception, on ne peut que tenter de le fictionnaliser, lui faire raconter une histoire qui nous touche, qui nous rappelle quelque chose. Il y a toujours un « je me souviens » ou un « je veux me rappeler », dans le désir impossible de figer l’instant dans une image. Chaque photo est unique, elle le début et la fin d’un percept. Elle raconte un instant déjà passé, un temps arrêté pour l’éternité. Mille ans d’art, d’intelligence et de culture concentrée ne sont pas assez pour la Sérénissime. Encore mille, et encore des milliards de clichés puisqu’il n’y a pas de photo ratée.

Venise n’a pas de bus
Mais des vaporetti, des mostocafos, des centaines de bateaux qui parcourent les îles de la lagune et les sestières de la cité. La ballade le long du Canal Grande avec son défilement de palais, de ponts, d’églises dans un travelling avant ou arrière est un ravissement, le passage sous le Rialto ou le pont de l’Academia constituant  l’apothéose. S’ouvre alors un ballet insensé de gondoles louvoyantes, de mostocafo nerveux avec leurs traînées  blanches, de lumières colorées, de pontons couverts, les fermata, d’où arrivent et partent les vaporetti pour le Lido, San Marco, Ferrovia, Piazzale Roma, des noms qui font encore rêver longtemps après. Au delà du plus agréable des transports, le vaporetto offre une mini croisière, une traversée, un périple dans des eaux berçantes d’une lagune infinie.

Venise aime la nuit
Aux crépuscules flamboyants succède une nuit noire dense, épaisse (Venise est peu éclairée). Les silhouettes des palais, des dômes, des pointes de clochers sur fond bleu noir donnent à la ville l’air de sortir d’un conte de fée ou des Mille et une Nuits. Les ombres démesurées se détachent sur les murs de brique ou sur les sols des fondamenta. Elles se suivent, franchissant les ponts dans des arcs de cercle parfaits. Dans les rios se mirent les façades tremblantes des maisons, les lueurs des commerces et des bacaros, les fumeurs à leurs portes. Sur le bassin San Marco dansent les vaporettis et les gondoles à quai amarrées. Les touristes sont bruyants et leurs pas résonnent sur la pierre d’Istrie. Au loin, les îles imperceptibles jettent quelques feus sur la houle et dans ce ciel infini, la Lune paraît toujours plus grande à Venise.€

Venise est un enfant
On regarde Venise avec la bienveillance accordée à un enfant dont on sait les jeux frivoles et les vanités humaines. Notre regard est amoureux comme celui d’une mère pour son enfant, qu’elle aime tel qu’il est, chérissant même les défauts nés de sa singularité, de l’indivisibilité de son être. L’amour d’une mère est infini, il est Dieu, il est le ciel, il est l’ailleurs, mais pourtant il est l’ici et maintenant, le toujours, toujours là. Venise nous nous tient comme l’enfant la ficelle de son ballon gonflé d’hélium. Nous survolons Venise comme la flèche sur l’écran informatique. Et dans ce survol, apparaissent des mots, des images, des fumets, des sons.

Venise est un masque
Autre symbole de la Sérénissime, le masque de carnaval dont on dit qu’il durait plusieurs mois, remettant en question l’ordre social, faisant côtoyer toutes les classes dans des cavalcades étranges. L’homme masqué comme miroir d’un univers fantasmagorique. 


Venise endort 
Après déjeuner, après l’amour, après la nuit, Longues siestes et siestes pour se remettre de la sieste, longues nuits et grasses matinées. On dort bien à Venise.

Venise fait penser
Philosopher ici est naturel, quotidien, nécessaire. La lumière, l’eau, la vie, tout se mêle et devient pensée, recherche de sens.

Venise est en couleurs. Aqueuses et fluidifiées par la lumière, les couleurs de Venise restent puissantes : bleu de la lagune, vert mousseux de l’eau entre la pierre et le bois, transparence du ciel et polychromie des reflets dans les canaux.

Venise aime la mer
C’est par la lagune que sont arrivées toutes ses richesses. C’est toujours par elle que débarquent les visiteurs du monde. Elle aime tellement la mer que plus de cent fois par an, une grande partie de ses rues en sont baignées lors des aqua alta. Un phénomène complexe dû aux marées exceptionnelles, à la montée générale des eaux, au vent et à la bêtise des hommes qui ont creusé un grand canal pour les pétroliers, bétonné le port, aménageant des vastes étendues (comme la zone industrielle de Marghera) servant précédemment de vases d’expansions, etc. Lors de ces marées qui durent quelques heures, on marche sur l’eau comme Jésus ou les moines bouddhistes. Les gens courent sur des petits trottoirs surélevés. Il n’y a plus de sols mais des architectures improbables émergentes d’une eau bleu-verte, aux reflets infinis.

Venise aime la pluie, le vent
Le pire mauvais temps n’est pas insupportable à Venise. Venise se colore alors de cirés de plastiques, de parapluies de toutes les couleurs, de bottes bleues, jaunes, roses, ressorties sur les étals des magasins. Les gens se pressent sous la pluie comme dans les toiles d’Hokusai. Les touristes amusés font des photos. C’est tellement joli Venise sous la pluie.

Venise aime ses Juifs
La première indication de sa présence date de 945. Au XIIe siècle, on attribue à la communauté juive (la plus importante, après les grecs) l’île de Spina Longa, une île insalubre, qui prend alors le nom de Giudecca. Attirés par la puissance commerciale de Venise, particulièrement à partir du XVe siècle où les persécutions obligent les Juifs à fuir les pays où ils résidaient depuis de nombreuses générations (Sépharades d’Espagne et du Portugal, Ashkénazes d’Allemagne et d’Europe centrale, Levantins de Constantinople, etc.), de nouvelles vagues d’immigration s’installent à Venise. En 1527, un décret ordonne l’installation de la communauté dans le quartier de fonderies à canons (gettos) de Cannareggio (d’où le nom de ghetto devenu générique pour tous les quartiers juifs).
Chaque soir, les portes du ghetto étaient fermées et ses habitants devaient porter une rouelle jaune cousue sur la poitrine (à certaines périodes, un chapeau jaune pointu). 
Organisés en une corporation appelée Universita, un conseil de 7 membres : (3 levantins, 3 allemands et un occidental) qui administrait  la communauté, récoltait les taxes, et géraient les relations avec les autorités, les Juifs pratiquaient toutes sortes de métiers  : artisans, joailliers, médecins, vendeurs de tissus, etc. De nombreuses langues et dialectes étaient pratiquées dans les cinq synagogues (une par communauté) du ghetto.
Malgré de nombreuses restrictions (de métier, de mariage avec les chrétiens, de fréquentation de certains lieux, etc.), les Juifs, attachés et fidèles à la Sérénissime, jouissaient d’une relative tranquillité qui a permis un rayonnement culturel important et l’éclosion de savants (philosophes, médecins, écrivains, talmudistes, kabbalistes, alchimistes, etc.).
En 1797, les portes du ghetto tombaient, et grâce à Napoléon, les Juifs devenaient des citoyens ayant droit à l’égalité.
Les aléas de l’histoire firent qu’ils perdirent leurs droits, les recouvrèrent, les reperdirent jusqu’en 1848, à la naissance de la république autonome de Saint Marc où ils les recouvrèrent définitivement. En 1942, suite aux persécutions nazies, 300 Juifs furent déportés sur les 1200 qui habitaient la cité.
Aujourd’hui, la petite communauté compte quelques dizaines de membres, la plupart n’habitant plus le quartier du ghetto, un quartier resté plein de charme avec ses hautes maisons. 

Venise aime son Lido 
Langue de sable et de terre de 12 km de long et de quelques centaines de mètres de large, l’Ile du Lido est idéale pour les balades en vélo. Multiple, offrant des paysages très différents allant d’un centre ville rococo aux rues secrètes et poétiques à des paysages marins bordés de petits ports et les îles au loin. Le Gran Viale, longue avenue ombragée allant d’une façade maritime (avec la sublime silhouette de Venise en face) à celle donnant sur l’Adriatique, est bordée de belles bâtisses Art Nouveau dont l’hôtel Ausonia Hungaria couvert de céramique bleutées qui dégagent un charme inhabituel. En tournant à droite, le longomare Marconi longe les belles plages de sable fin. L’Hôtel des Bains où a été tourné Mort à Venise est toujours in lavoro, mais sa plage a très peu changée. On peut encore y deviner le beau Tadzio passant de poteau en poteau, aguichant l’enamouré Gustave Mahler. Plus loin, on passe devant les bâtiments mussoliniens de la Mostra, puis ceux de l’oriental Excelsior. On arrive alors sur les murazzis, et c’est l’éblouissement. Construits au XVIIIe siècle en pierre d’Istrie pour endiguer le cordon littoral, ils sont un rempart pour Venise. La piste qui les longe est la plus belle ballade à vélo que je connaisse. On découvre les petites plages avec leurs aiguilles de pierre, on passe devant la belle maison avec attiquemo où vécut Hugo Pratt pour déboucher sur une grande plage. On rejoint le village d’Alberoni, puis, en longeant la mer, celui de Malamocco. La balade au crépuscule est inoubliable 

Venise aime ses murazzi
Ces épines en pierre longeant tout le littoral adriatique du Lido provenant d’Istrie construites au XVIIIe siècle pour endiguer le cordon littoral, sont un rempart pour Venise. Ils ont fait naître un multitude de minuscules plages de sable fin bordées de rochers. Au matin le soleil apparaît comme issu de la mer. Petit point rouge vif au dessus d’une eau calme, il se lève lentement pour apparaître dans toute sa majesté lumineuse. L’instant d’après, le froid qui régnait, à cédé devant une chaleur douce et régénérante. 
La journée parfaite : 6-23h : Lever le soleil sur l’Adriatique, Bain face au soleil levant puis douche et petit déjeuner sur terrasse ensoleillée. Musique et lecture jusqu’au déjeuner, puis déjeuner suivi d’une sieste. Au réveil, café, puis grande promenade sur les murazzi jusqu’à la maison d’Hugo Pratt. Retour à notre plage, bain et retour. Douche, habits puis départ en vaporetto pour Venise. Arrêt Rialto.Promenade, visite d’expo et dîner à la pescheria. Retour à pied à San Marco. Promenade dans la Piazza et vaporetto à San Zaccaria, retour au Lido. Dodo 

San Nicolo du Lido : 
La petite bourgade à l’extrême nord du Lido, très loin de l’effervescence de Venise, recèle de vrais trésors. Sa grande église à nef unique abrite les reliques de Saint Nicolas, patron des marins. Chaque année, la messe traditionnelle du « Mariage de la mer » est célébrée. L’église, accolée à un ancien couvent avec un beau cloître (XVIe siècle) entouré de jardins et face à la mer a un grand charme. 

Le Cimetière juif 
Juste à côté, Le tranquille et émouvant cimetière juif avec ses tombes très anciennes (au XIVe siècle, les juifs ont eu l’autorisation d’y ensevelir leurs morts) rappelle la longue histoire de la communauté juive à Venise.

Venise aime son Aéroport Niceli
À Saint Nicolo, le petit aéroport privé, troisième des dix plus beaux aéroports au monde (le premier pour l’aviation générale), a gardé tout le charme des années 30. Les bureaux, le mobilier, les luminaire, le restaurant, le bar, les espaces publics et privés semblent n’avoir pas bougé depuis les années 40. Cet aéroport est probablement la plus sympathique façon d’arriver à Venise si on en a les moyens. En Septembre, il accueille le Fly Venise, deux jours d’exposition-spectacle avec des présentations d’avions des acrobaties aériennes.

Pellestrina
La sœur jumelle du Lido, le deuxième bras protecteur de Venise, a aussi sa façade de murazzis et de petites plages de sable donnant sur l’Adriatique. Ici, on est loin de La Sérénissime. Les deux villages aux extrêmes de l’île et le long cordon de maisons colorées bordant la lagune ont gardé l’authenticité des maisons de pêcheurs vivant à quelques mètres de leurs bateaux. Le port de Pellestrina a un charme singulier. Les nombreux bateaux de pêche arrimés sur le long quai montrent l’activité intense de ce port de pêche rassemblant plusieurs types de chalutiers dont certains sont équipés de râteaux (pour racler les coquillages), d’autres avec leurs longs filets aux couleurs passées. Un peu plus loin, à quelques centaines de mètres, des drôles de petites constructions sur pilotis, des cabanes dégingandées, faites de bric et de broc, qui leur donnent un air amusant. Des maisons de pêcheurs de moules ? La vue de la mer au crépuscule avec les bricoles au premier plan, les cabanes, les îles, et au loin, la silhouette de Venise, est éblouissante.

Promenades dans Venise

Errer au bord des rios, traverser les fondamenti, les campis, les campiellos, se perdre dans les calis qui débouchent sur un canal. Rues perdues, secrètes, différentes selon qu’on les prenne dans un sens ou dans l’autre, et même différentes encore quand on y revient sans l’avoir voulu, égaré dans ses labyrinthes. 
Venise impose son rythme et ses promenades. Pas moyen d’aller directement d’un endroit à un autre (même avec un bon plan). Sa conformité en S, en escargot, en tourbillon vous entraîne sur d’autres voies. Pourquoi pas ?
Pour s’y retrouver, restent les palais, les églises qui souvent donnent le nom aux campis, mais pas toujours… 
Tous les ponts ont un nom, des appellations bizarres : pont des soupirs, des merveilles, des miracles, du paradis ou des morts…. La poésie est ici partout… Ciao, ciao Venexia, à la prochaine… 

Venise est surchargée d’histoires et de mots. Elle a sa langue propre avec plein de “x” (Venexiana pour vénéziana). On l’entend dans les rues, entre eux. Même les autres Italiens sont des étrangers. 
Que disent les Vénitiens ? D’après ce que je suis en train de lire dans le livre de Paolo Barbaro « Petit guide sentimental de Venise », ils se plaignent de leurs envahisseurs, des autorités italiennes et d’eux-mêmes… tentés de partir, de fuir celle dont ils se sentent dépossédés et dont ils estiment la mort annoncée. Ils rêvent de décisions courageuses pour la lagune (un projet est en cours pour 2009 ; des énormes barges gonflables pour arrêter les marées trop puissantes, mais ça ne marcherait que pour une cinquantaine d’années, après, il faudrait trouver autre chose). Ils espèrent aussi une régulation du flot touristique (pas plus de x milliers de touristes en même temps. Un passeport pour Venise ? 
Je ne préfèrerais pas… Mais je les comprends (Nice est aussi une ville assiégée). Ils veulent voir encore les enfants jouer dans les campis, sur le Zaterre, à la Giudecca. Voir le linge aux fenêtre comme à l’Arsenale. Il faut repeupler Venise ! Au boulot les Vénitiens, faites plein d’enfants, créez des entreprises, des écoles, des universités, ne vendez plus vos biens (même contre beaucoup d’argent – plus facile à dire qu’à faire…)



Malgré tout, ils jouent encore le jeu… au Carnaval. Des vêtements somptueux qui leur donnent une allure compassée de vieux beaux ou de vieilles belles (encore une métaphore de leur ville). Nous les touristes (je préfère me considérer comme un visiteur), rêvons d’assister à leurs fêtes fabuleuses dans les palais à hauts plafonds que l’on devine du vaporetto. 
Les soirs de Carnaval, on voit des groupes tout droit sortis du dix-huitième siècle se diriger vers des lieux trop secrets pour nous.
J’aurais aimé avoir un copain vénitien, qui me fasse connaître de plus près sa Venise à lui, qui me permettent de rencontrer les artistes, les écrivains qui vivent là. 



Il y a quelques années, on avait assisté à une manif place Saint Marc ; drapeaux rouges et noirs… J’ai photographié… Cétait tellement « photogénique ». Même les touristes ont l’air étonné de voir les sorties des écoles ou de la fac près de l’Académia… Vraiment, l’image d’une ville-décor s’est imposé à tous.
Paolo Barbaro se plaint aussi des difficultés à vivre à Venise. Avec tous ces ponts, ses rues bondées de touristes qui flanent nez au vent, le moindre déménagement est un problème. Allez donc déplacer un frigo, une armoire, un piano… Même pour aller au travail, ils sont freinés par les hordes descendues d’autocar qui leur bouchent les rues.



Venise assomme, ralentit, émerveille, alors, forcément, on se laisse aller, on ne voit pas qu’on gêne… Prego, prego, prego… nous disent les travailleurs pressés (comme partout).

San Pietro di Castello


L’île la plus à l’est de Venise est celle qui est restée la plus vénitienne, la plus essentiellement vénitienne. Appelée anciennement Olivolo du fait d’une oliveraie importante qu’y s’y trouvait.
Elle est d’ailleurs à l’origine de Venise. Les populations qui fuyaient les barbares se sont installées d’abord là. Le premier évêché de Venise, la cathédrale de Venise pendant plus de mille ans.
D’autres vagues s’implantent ensuite au Rivo Alto et à Saint Marc. Le pouvoir séculier est à Saint Marc et religieux à San Pietro. Les premiers doges préféraient savoir l’évêque plus loin et la basilique était leur chapelle privée.
Ce n’est qu’en 1807 que Saint Marc devient cathédrale de Venise. Le dôme de San Pietro est juste un peu moins haut que celui de Saint Pierre à Rome. 
Pendant des siècles, une partie du pouvoir et les fêtes religieuses se déroulaient à San Pietro qui s’est dotée de deux ponts qui la relient à l’immense quartier du Castello (du nom d’un castrum romain qu’on n’a toujours pas trouvé).
Quartier très tranquille loin des flots de touristes, habité par des vénitiens avec encore des pêcheurs et des artisans de la mer
Authentique, sereine, avec une vaste place bordée d’arbre sur laquelle trône un campanile bien blanc (en pierre d’Istrie) et l’église palladienne, l’île de San Pietro a un charme particulier.
La façade d’après un dessin de Palladio a subie de nombreux remaniements qui lui ont fait perdre sa majesté.
Un cloître non encore restauré a gardé lui sa beauté. Il recèle une porte magique qui mène jardin abandonné. Des médaillons au dessus de portes, probablement celles d’entrée de l’évêché : un à cordes épaisses, l’autre une madone avec le Christ (sans sa tête) sur son genou gauche avec à la main quelque chose (quoi ?) Dieu et des anges au-dessus, 
Plus loin, près du pont à côté d’un tag sur le mur : « kill all artists », un grand médaillon en stuc avec une scène rare : Jésus (enfant) donnant à Saint Pierre les clés du paradis. 
Sur beaucoup de maisons, des lions, emblèmes de la Sérénissime. 
Une partie seulement de l’île est visitable, le reste est occupé par des chantiers navals et des friches appartenant probablement à l’Arsenale, tout proche.
Quelques rues desservent les habitations. On peut supposer que tous ces quartiers est de San Pietro, ceux qui bordent la lagune ont été largement remaniés. Les vieux quartiers ont été détruits et des logements sociaux les remplacent. En revanche, les rues qui mènent de l’autre côté, vers le large canal et les maisons qui le bordent sont belles et calmes. Vue du pont, le reflet des maisons et des bateaux sur les eaux tranquilles satisfait pleinement notre désir de beauté et de douceur de vie.
De petits campi, des ruelles, des corte, un lungomare sur le flanc ouest forment un oasis paisible où le temps ralentit et le bruit disparaît. On est loin de l’effervescence de la merceria ou du Rialto.

suite :

https://alainamiel.wordpress.com/2024/02/14/histoire-de-venise

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